Je cite Léa Lucas qui publie cet article dans Figaro / Décideurs le 18 avril 2019 :
« Transformation » de l’entreprise : ce qu’attendent les jeunes dirigeants
La « transformation » tous azimuts des entreprises renferme certains paradoxes : ainsi, si la transformation digitale est une priorité, les attentes « humaines » des jeunes cadres dirigeants sont plus importantes.
« La transformation est un non-sujet. Une entreprise qui n’évoquerait pas le sujet de transformation, je la qualifierais d’irresponsable. C’est une nécessité absolue pour la survie des entreprises », lance Anita Pouplard, associée chez Boyden. La forme que prend cette transformation, en revanche, semble être un sujet qui ne fait pas l’unanimité. L’étude (*) menée par l’IFOP met en exergue le grand écart entre la transformation qui s’opère en entreprise et les souhaits de transformation des cadres.
(*) Etude de l’IFOP : Baromètre annuel sur la transformation des entreprises, édition 2019
Le digital représente un formidable outil de travail et de communication interne mais peut aussi se révéler anxiogène pour les salariés. Nous voyons apparaître de plus en plus de nouvelles attitudes sur le droit à la déconnexion ou la recherche de l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Et le manager dans tout ça ? Quelle est la bonne recette aujourd’hui pour accompagner les transformations de son entreprise, porter fièrement les couleurs de son entreprise, être le garant des valeurs de celle-ci ou incarner la vision tout en prenant en compte les attentes des nouveaux collaborateurs afin de se sentir épanouis dans leur entreprise ?
« L’humain, la priorité des entreprises qui gagnent ! » Deuxième ouvrage de Bernard Bourigeaud, Président fondateur du groupe Atos, décrit combien il est important pour un manager de créer les conditions de la confiance sans laquelle aucune performance n’est possible. Pour lui, « Diriger, c’est être capable d’aimer les autres et les considérer comme des talents… Nous sommes à un moment où le monde (et les entreprises) se transforme en profondeur pour devenir plus plat, plus rapide, plus global, plus fluide et plus interconnecté… Nous sommes dans une économie de la connaissance qui met tout le savoir à porter de clic, ce qui modifie fondamentalement le rapport à l’autorité, à l’expertise et au management. »
La certification « Management et Leadership, concilier lien et exigence. » vise à atteindre un objectif majeur : Prendre en compte le facteur humain dans son management au quotidien, la culture et les valeurs de son entreprise et maintenir un haut niveau d’exigence pour gagner en performance.
Par l’abus de mails ou de sms, le manager d’aujourd’hui peut avoir tendance à s’éloigner de la « vraie » relation qu’il doit créer tous les jours avec son collaborateur pour faire naître un très haut niveau de confiance.
Cette formation fait prendre conscience de la nécessité de faire preuve de reconnaissance régulièrement afin d’oser dire ce qui est bien et ce qui l’est moins.
Les travaux de Naomi Eisenberger(*) ont démontré que se sentir exclu d’un groupe provoque une douleur comparable à celle provoquée par une blessure physique. En tous cas pour le cerveau. Ces deux événements activent les mêmes régions cérébrales, d’après l’étude menée par une équipe de l’université de Californie en 2003.
(*) Naomi Eisenberger : Psychologue et professeur d’université reconnue pour ses recherches dans le domaine de la psychologie sociale. Elle a remporté en 2012 le prix Iupsys Young Investigator en sciences appliquées et le prix APA 2013 pour les contributions scientifiques exceptionnelles en début de carrière en psychologie. Elle est connue pour ses recherches sur les bases neuronales de la douleur sociale et du lien social.
C’est pour ne pas tomber dans un management « indifférent » que nous proposons cette formation. Elle permet aux managers de comprendre ce qu’est le Lien dans l’univers managérial et quelles sont les pratiques à mettre en œuvre pour développer son empathie, écouter sans a priori et préjugés ou encore ne jamais juger l’Etre.
L’autre tendance majeure que l’on observe actuellement dans le cadre des transformations de l’entreprise est le fait que les organisations passent de plus en plus en mode matriciel, même si le mode fonctionnel demeure le plus présent en France.
Dans ce monde du management transversal, les managers concernés (Qualité, Ressources Humaines, Marketing, Juridique, Contrôle de Gestion, etc…) doivent être tout aussi exigeants que les autres sans avoir l’autorité de statut. Ils doivent donc développer leur influence pour que les actions demandées soient mises en œuvre et être tout aussi exigeants qu’un manager qui est le responsable direct du collaborateur.
D’ailleurs ce dernier peut aussi avoir un mal fou à être exigeant si l’on prend en compte les éléments cités précédemment sur le droit à la déconnexion ou encore l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Pour toutes ces raisons, cette certification permet à tout type de manager de comprendre que l’exigence peut être mise en œuvre sans abîmer le lien qui a été créé. L’exigence s’appuie sur le triptyque Valeurs / Vision / Objectifs afin que le manager rédige et propose des objectifs allant dans le sens de la Vision et des Valeurs de l’entreprise.
Les managers ont donc besoin de donner (ou redonner) du sens à leur management.
Dans l’étude Paris Workplace de l’IFOP et SFL (Société Foncière Lyonnaise) qui est faite tous les ans, on apprend que 68% des personnes interrogées ont une interaction avec plus de 10 personnes dans une journée de travail à l’aide de tous les supports de communication moderne et 82 % d’entre elles sont en open-space ou en bureau partagé. Pour autant, 6/10 disent se sentir isolées dans leur entreprise. Elles craignent 20 fois plus d’être licenciées que celles qui disent rarement (ou jamais) se sentir isolées. L’évaluation de la performance de ces personnes se sentant isolées est 25% inférieur aux personnes s’estimant rarement isolées. Dans cette étude, la qualité de la relation est le facteur décisif pour générer du bien-être et de la performance. Les entreprises ont massivement investi dans des lieux de convivialité. La configuration de bureaux qui favorisent le plus les échanges (quantitatif et qualitatif) est le bureau partagé (2 à 6 personnes).
Cette étude démontre l’importance de la création d’un vrai lien entre les collaborateurs. Ce lien est le fondement de toute performance. Reste ensuite au manager à être exigeant sans abîmer le lien afin d’emmener ses collaborateurs vers les sommets.
